2014年5月13日火曜日

L'art littéraire du "Replay"

On entend souvent le cliché qui nous dit que les Japonais auraient de la peine à sociabiliser, surtout en dehors de leur milieu habituel. C'est un cliché, mais il y a un fond de vérité quand même : trouver des gens qui ont les mêmes goûts que soi IRL, surtout quand lesdits intérêts s'appellent jeux de rôles, quand on n'habite pas près d'un grand centre, c'est difficile. Je ne sais pas si ceci explique cela, mais le jdr japonais a recours à deux choses dont je n'ai que très peu entendu parler en francophonie : les parties en ligne (par chat) - des vrais jdr, pas des forums ou des applications, je veux dire, une vraie partie d'un vraie jdr, mais sans que les gens ne se voient - et les replays.
La première méthode permet de jouer sans connaître qui que ce soit ou se déplacer, mais on voit bien ce que c'est. La seconde, par contre, est nettement plus intéressante, parce qu'elle permet de jouer par procuration.

Le concept du Replay est simple : tout bon livre de base en contient un petit bout : c'est une partie de jdr, mais posée sur le papier. Machin dit ceci, fait quelque chose puis le MJ lui répond tralala.
Mais le Replay n'est pas dans les livres de base : il recouvre des gammes entières de bouquins (il y a même des campagnes qui recouvrent plusieurs dizaines de volumes !), et compose certainement l'essentiel de la masse de production du jdr japonais.
Ça pourrait être la simple retranscription de parties, bien sûr, mais en vrai, c'est un art littéraire. Quelques écrivains assez réputés dans milieu de la SFF au Japon (comme Yamamoto Hiroshi, pour n'en citer qu'un, pas traduit, évidemment, mais rassurez-vous, il est rôliste quand même).
Les parties sortent de l'imagination d'un auteur, qui écrit alors son "scénario" comme si la partie était jouée par une vraie équipe. Bien sûr, pas besoin de faire une distinction joueur-personnage, le replay peut se passer de mentionner l'existence de joueurs, et peut, ou pas, mentionner les mécanismes de jeu ou l'état d'esprit du MJ.

Le genre a son intérêt, dans le milieu du jdr, s'entend, mais reste un phénomène presque exclusivement japonais. Bien sûr, il ne mérite pas forcément qu'on s'y attarde trop longtemps, surtout que - pour ceux qui en ont déjà fait l'expérience - le jdr japonais implique une façon de jouer que nous ne comprenons pas toujours (dirigisme, classe, sous-classe, niveau, rien, rien, rien, boss de fin, 2d6...), mais je me dis...

Ce serait marrant d'essayer d'en écrire un ou deux, à la française, comme ça, pour de rire, non ?

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Illustration : Fiche de présentation d'un personnage pour un Replay d'Alshard Gaia, (c) F.E.A.R, Famitsû

2014年5月10日土曜日

Que la lumière soit...

Je vous parlais donc il y a peu de la fantasy contemporaine, dans le but de créer un univers de jeux de rôles. Bon, le but n'est pas ici de participer à Game Chef 2014 (et comme chaque année, je n'y participerai probablement pas), mais de prendre autant de mois ou d'années qu'il me faut pour arriver à ce que je veux.

Donc... Avant toute chose, définir les grandes lignes de l'univers et poser les premières grandes questions auxquelles il faudra trouver une réponse.

Le postulat de base

L'univers de jeu n'est pas sans évoquer notre bonne vieille terre, mais il s'agit d'un monde différent, une autre planète dans un autre système, qui dispose d'un niveau d'évolution comparable au début du XXIè s. Les habitants nomment généralement leur planète "le Monde". Les joueurs doivent pouvoir incarner toutes sortes d'habitants du Monde, qui sont différentes variétés d'humanoïdes issus de diverses cultures, et l'ambiance variera en fonction des envies de jeu du groupe.
Le niveau culturel et scientifique des différentes régions variera essentiellement entre l'âge du diesel et l'âge cyber-technologique.
L'univers posera des problématiques propres à notre présent (choc civilisationnel, culturel, social et religieux ; nationalisme, libéralisme et démocratie ; terrorisme ; guerre de ressources et néo-colonialisme ; environnement ; corporatisme), mais rajoutera, pour accentuer le côté profondément fantasy, une dimension mystique (la magie, en tant que foi et en tant que science), une dimension rétro-sociale (colonialisme, fascisme et racialisme d'état), une dimension futuriste (le statut d'être humain, le transhumanisme et les machines en tant qu'êtres pensants et sensibles) et une dimension exotique (les régions inexplorées et la conquête de l'espace, essentiellement pour permettre un type de jeu plus axé aventure).

Les grandes questions qui se posent

A la différence des mondes médiévaux-fantastiques, les personnages issus d'un monde contemporain ont certaines connaissances : ils savent où se situe leur planète dans l'univers, connaissent les principes généraux qui font fonctionner la société, la technologie et la nature. Il faut donc répondre à ses questions.

  • Qu'est-ce que la magie ? Qui peut en faire ? Quels sont ses usages quotidiens ? Quelle est son influence sur la religion, l'histoire, l'économie, le droit, la société et la vie de tous les jours ? Quelles sont ses limites ?
  • Si la planète est différente, quelle est sa position dans son propre espace ? Quelle sont les différences par rapport à la Terre ? Sa faune, sa flore ? Ses marées, ses éclipses ?*
  • S'il existe plusieurs civilisations et ethnies, quel position le jeu prend-il dans ses descriptions, si aucune ? Qui écrit l'histoire ?
  • Quel type de jeu doit être privilégié ? Tous ? Aucun ? Le monde a-t-il une "grande histoire" qui doit être suivie où s'arrête-t-il là où commencent les PJs ? Y a-t-il un ou des événements qui bouleversent l'univers de façon à le "propulser" dans sa nature d'univers de JDR ?
  • Le jeu ne cache pas son inspiration partiellement issue des JRPG et des univers des light novels. Dans quelle mesure ces inspirations doivent-elles être majeures sans se voir ou peser sur l'univers ?
  • Dans cet univers de fantasy, qu'est-ce que la SF et la fantasy ? Qu'est-ce que les habitants du Monde - et/ou sa science - considèrent comme étant "merveilleux", "fantastique", "impossible" ?

  • Arrêter de voler des illustrations. Trouver des illustrations originales. Mais je ne sais pas dessiner. Du tout. A part les kanji.

Le système

Je me pose souvent peu la question du système, et j'en prends des génériques. Parce que je ne suis pas matheux, encore moins mathématicien, et que quand j'essaie j'arrive toujours au point où il faut faire des calculs et ça m'énerve. Sans compter mettre en page une jolie foutue feuille de perso.
Mais je vais essayer. J'ai le temps. Un univers tire souvent sa personnalité du système qui le compose, puisqu'il dicte certaines de ses composantes imaginaires (la magie, notamment).

  • Je veux un système simple, qui propose de tout régler avec un seul mécanisme, et laisse les exceptions à l'arbitrage du MJ.
  • Je veux qu'une partie au moins des aptitudes des joueurs (Spécialités ? Dons ? Atouts ?) soient issues uniquement du désir et de l'imagination des joueurs**.
  • Je veux intégrer un système de traits "académique" comme dans Tigres Volants, pour renforcer l'aspect "éduqué", et l'importance de ladite éducation dans les sociétés du Monde.
  • Je veux un système de prise de risques (martiaux, sociaux, mentaux) entre les seules mains du joueur, un peu à la façon de Tenga, pour permettre, comme c'était un peu mon idée originelle, de conserver l'aspect à la fois héroïque et dangereux des aventures, et renforcer une nature de jeu axée sur la résolution de problématiques de toutes sortes, sans l'imposer.
  • Je veux une magie équilibrée, pas très puissante, difficile d'accès, mais freeform.
  • Je veux un système de malus culturels, renforçant la difficulté à comprendre des idées, des systèmes ou des outils qui ont été conçus dans un système ayant évolué différemment que celui dans lequel on a grandi.
  • Ah oui, n'oublions pas : je veux un système qui soit légèrement à l'avantage des PJs. Mais légèrement seulement.
  • Je veux un système d'évolution. Simple, mais j'en veux un.
Voilà mon pain sur la planche...

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Mes joueurs auront sans doute remarqué que je triche un peu. Oui, je tisse sur une de mes anciennes tapisseries - ce sera la base de mon travail - mais on va tout reprendre à zéro quand même. Et faire un système pour ça. Pouah.

* La planète envisagée est représentée sur l'image de l'article. C'est le petit point bleu au premier plan.
** Se battre sur une jambe avec une aiguille à tricoter, Connaissance approfondie du système nerveux des chats domestiques, etc. Ou plus sérieux et moins précis, bien sûr.

2014年5月7日水曜日

Le JDR en format poche

Ce qu'il y a de bien au Japon, c'est que le milieu des jeux de rôles est assez facile à comparer à notre sphère francophone : c'est un monde de niche, peuplé de joueurs passionnés, meneurs passionnés, auteurs passionnés, éditeurs toujours en danger, dominé par les Grands Frères Américains - Donjons & Dragons, Call of Cthulhu, Shadowrun... Mais également par des productions locales de qualité, sans cesse renouvelées, avec quelques "anciens" qui restent en course malgré le poids des ans.
Il y a une chose, cependant, qui est rare (si jamais elle existe) dans le milieu de l'édition rôliste francophone, et qui connaît un vif succès au Japon : le jdr au format poche. (Et c'est dire : le bunko, livre de poche japonais, et encore plus petit et plus compact que le nôtre. Même pas de quoi faire tenir le Seigneur des Anneaux en 3 volumes).
Alors à l'époque, je sais qu'il y avait l’Œil noir, publié il me semble par Folio junior (dans un format identique au illustres Livres dont vous êtes le héros) et un autre (même éditeur, même format) dont j'ai complètement oublié le nom. C'est à peu près tout ce que j'ai vu comme "jdr en poche" sous les contrées de Molière. Et, je précise, je ne parle pas de mooks ou de jdr "plus petits que d'habitude", mais bien "en poche". Format Folio, Milady et tout ça tout ça.

Au Japon, c'est un véritable phénomène, de même qu'une façon de toucher un public (un peu) plus vaste, un coup de marketing peu cher pour l'éditeur (donc moins risqué) et plus attractif pour le lecteur qui n'a pas les moyens de se payer un album en couleur à 96CHF à chaque fois qu'un nouveau jdr sort. Le coup est d'autant plus intelligent qu'il permet d'accompagner les livres de base (en poche) d'une série de suppléments de toutes sortes (compléments de règles, de contexte, etc.) qui, eux, sont des beaux albums en grand format et en couleur... Ceux-ci ne paraissant que si le poche originel est un succès, ce qui le transforme également en subtile étude de marché.
Pour moi, c'est un moyen aussi de garder les jeunes, les précaires et les alternatifs dans le circuit, les albums à souscriptions, les gammes pleines de volumes chers et parfois difficiles à suivre tendent à faire de l'art de la maîtrise rôlistique (non-pirate) un passe-temps fort bourgeois (oui je sais, je sais, c'est ce qu'on est, mais bon).
Cela permet également d'oser un peu plus de choses (en quantité) et de concision (un poche, c'est petit), et de parler directement à l'imagination... Oui, je sais que je ne vais pas me faire des copains, mais un jdr en format poche, c'est un jdr avec peu d'images, et encore, sans couleurs (mais quand même, y a toujours moyen)... Mais est-ce que c'est vraiment un problème ?

Les livres de base des jeux de F.E.A.R (aucun traduit à ma connaissance), une des boîtes qui domine le marché japonais (elle a créé son propre système, rien de moins que le "Standard Roleplaying System"), paraissent sous ce format. Sword World 2.0, du Groupe SNE (non plus), la réponse japonaise à DD, et sans doute LE jdr le plus joué au Japon, est également disponible en... 3 volumes de poche. Non seulement, mais en plus, les volumes sont indépendants : le premier contient tout ce qu'il faut pour jouer et maîtriser les premiers niveaux (monstres, matériel inclus), et les deux suivants augmentent successivement le niveau atteignable par les PJs.

C'est, je pense, un bon moyen, de dynamiser le monde du jdr, d'amener du public vers des nouveaux jeux (après tout, dans une convention, acheter ce bouquin, là, à 96.-, c'est sûrement se priver de l'autre, là-bas, mais en acheter trois à 12.-/pièce...). Surtout en tenant compte du fait que "passer pro", en jdr, niveau pépettes, est rarement une option, ne serait-ce envisageable, dans notre monde microcosmique... Alors oui, ça fait gagner moins. Mais après tout, moins que pas grand-chose...
Cela permettrait également, par exemple, de publier les gagnants du Game Chef, ou d'autres concours du genre, ou des recueils de scénarios pour des jeux au public limité, sans se tâter 3 ans sur la somme à engager ou les risques encourus.
Et puis la publication en epub qui va avec... Et la version CC... C'est même pas plus cher que d'imprimer le jeu soi-même, 8€/12.- !

Je me demande donc, oserons-nous (de nouveau), sous nos latitudes francophones, le jdr au format poche ?

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Image : Le rayon d'occasion des jdr en poche, Yellow Submarine d'Akihabara.

2014年5月1日木曜日

Fantastique contemporain et fantasy contemporaine

Dans le cadre d'un projet un peu plus large (j'ai nommé : la création d'un jdr), j'avais envie de clarifier un peu deux notions qui me permettront d'éclairer mes idées par la suite, en me basant, bien entendu, sur les œuvres de la pop culture japonaise.

Le fantastique contemporain (gendai mahô - 現代魔法 - le monde de tous les jours avec de la magie) peut presque se passer d'explications, tellement ce genre est répandu dans l'aire francophone. Mentionnons qu'il s'agit de l'appellation qui regroupe toutes les œuvres qui se passent dans notre monde, aujourd'hui, tout en étant inspirées de la fantasy : Harry Potter, la bit-lit, pour les livres, le Monde des Ténèbres, Cthulhu, pour les jeux de rôles, appartiennent à cette catégorie. Il y en a tant et tant que ce n'est pas la peine de faire une liste... Mais ce n'est pas ce qui m'intéresse ici.

Ce que j'aimerais explorer c'est un thème beaucoup plus rare, autant que je sache, en français : la fantasy contemporaine (現代ファンタジー).

Ouais mais c'est pareil, non ?
Et bien non, pas du tout. Quelques ressemblances, certes, mais rien de plus.
La fantasy contemporaine emprunte plus à sa cousine, la littérature merveilleuse, qu'au monde de Marvel où à Buffy contre les Vampires. Parce que si le genre précédent se passe "sur la Terre mais c'est pas pareil", la fantasy contemporaine se passe "dans un monde totalement imaginaire, mais avec des trucs pareils (comme des ordinateurs, des avions, des flingues et des bombes atomiques)".
En gros, un monde aussi étrange et différent que la Terre du Milieu, Rokugan ou Tamriel, mais où les progrès technologiques et les problématiques géopolitiques et sociales évoquent surtout le monde contemporain. Bien sûr, le monde peut (ou non) conserver la magie propre à la fantasy et mélange souvent de nombreux éléments de façon achronique (éléments futuristes, contemporains et plus anciens, voire carrément exotiques).
C'est un genre extrêmement prisé dans les univers imaginaires japonais, et quelques-uns (voire plus) sont parvenus jusqu'à nous.
Quelques exemples :
  • Dans les jeux vidéos, la série des Final Fantasy (VI, VII, VIII, X, XII, XIII), Pokémon (si, si), tout l'univers (issu de light novels) de Megami Tensei (Persona, etc.).
  • Dans les anime et les mangas, Dragonball, D-Glay Man ou encore Hunter X Hunter. 
  • C'est un genre également très prisé dans les light novels, qui sont, en gros, des mangas, mais en texte. Le genre étant quasiment inconnu en francophonie hormis auprès d'un milieu de niche et souvent illégalement traduit de langues qui ne sont pas le japonais, je ne vais pas vous ennuyer avec ça.
A ma connaissance, de tels univers sont rares dans les créations francophones (et anglophones, mais je ne peux rien affirmer). Si vous en connaissez, je suis preneur de références.

L'idée, donc, serait de créer un jdr dans un tel univers. Non pas un univers qui essaie de faire "un anime en jdr" (surtout que ça existe déjà), mais qui crée un véritable univers de fantasy contemporaine, jouable, aux problématiques cohérentes (et intéressantes), avec un vrai concept de jeu...
Un peu plus à la prochaine.

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Image : mech sketch by (c) asilverberg on deviantART

2014年4月30日水曜日

Réformer mon utilisation des réseaux sociaux



C'est le fruit d'une longue réflexion, mais j'ai fini par en arriver à la conclusion qu'il était temps pour moi de réformer un peu mon utilisation des réseaux sociaux. Ou, du moins, d'expliquer un peu ce que je pense en faire à partir de maintenant.
Utiliser les réseaux sociaux, quand on ne travaille pas avec de façon systématique, et sans nécessité d'un objectif commercial, surtout quand on n'aime pas particulièrement, comme moi, la petite conversation sur le temps ou le dernier album de Justin Direction, c'est une tâche très difficile. D'autant plus quand ses activités quotidiennes n'impliquent pas de passer son temps sur ses machines ou son smartphone pour "le travail".
Bref, j'ai décidé de me réformer un peu, et voilà comment.

FACEBOOK

Il y a plusieurs écoles (bien sûr, bien sûr, tout ce qu'il y au milieu aussi) : ceux qui pensent que Facebook est une plateforme pour rester en contact avec ses amis dans une ambiance légère et détendue, et ceux qui pensent qu'il s'agit d'une plateforme militante, pour partager des articles, des opinions et autres trolleries.
Je ne me cache pas appartenir aux deux : je suis autant là pour rester en contact et me détendre un peu, que pour mes activités de troll (puisque c'est ainsi qu'il convient d'appeler ce qui vise à faire réfléchir les gens en partageant des articles ou des opinions avec lesquels ils risquent de ne pas être d'accord).
Mais... Il me semble que ce n'est pas une très bonne idée. Certains se sentent visés par les propos des articles (qui, ensuite, me sont attribués) ou entrent dans des débats où ils ne sont pas forcément bien reçus. Ce n'est pas ce que je veux, surtout si cela amène les gens à avoir une mauvaise opinion de "mon profil".
J'en suis donc arrivé à la conclusion qu'il fallait diviser le tout. Désormais, je partagerai ou réagirai sur FB de façon peu militante (ou je ne tirerai pas le premier), et considérerai qu'il s'agit d'une plateforme d'amitié.
(Promis, j'essaie de ne pas partager de photos de bouffe).

... Mais je ne peux pas complètement ignorer ma nature de citoyen-milicien-grande-gueule (oui, oui, pendant quelques années, j'ai même été un élu). Mon côté suisse romand, sans doute, qui prend très au sérieux son rôle d'organe officiel et souverain du pouvoir législatif à part entière, pièce - petite, mais pièce quand même - des politiques du pouvoir démocratique. Son compter mes aspirations personnelles, qui ne sont rien de moins que l'établissement du règne de la démocratie directe - liquide ou non - et autres opinions absurdes (comme la culture libre, le libéralisme de gauche, la sociocratie, sociétés horizontales et autres idioties).

Pour ça, une toute nouvelle plateforme :

SCOOP.IT

Cette plateforme me permettra de partager des articles dans un seul endroit, sans que celui-ci soit Facebook. Bien sûr, les articles seront partagés sur mon compte, mais il faudra sortir pour aller les lire : si vous réagissez, vous le faites en votre âme et conscience, je ne vous aurez pas lancé de front un débat sur la figure. Ce sera toujours du troll, mais qui se voit de loin. Rien ni personne ne vous obligera à aller vérifier si ses baffes font mal.

Je ferai mon possible pour ne pas répondre aux commentaires liés à ces articles sur FB, mais je ne suis pas censeur, je ne passerai pas derrière vous pour tout effacer non plus.

Ma toute nouvelle adresse Scoop.it : Trollibre


TWITTER

Honnêtement, je ne sais pas comment utiliser cette plateforme... Elle me semble profondément chaotique et instable et je ne parviens pas à en tirer des informations correctes, mais je vais continuer à l'utiliser de façon passive, en postant quelques trucs "dans l'instant", essentiellement orientés sur mes activités de traduction ou en rapport avec le Japon, en français, japonais ou anglais. Et si quelqu'un peut me former sur un bon usage de Twitter, je suis preneur.

Mon adresse Twitter : Darthremora

LINKEDIN

Mmh... Celui-là m'ennuie.
Je l'utilise comme ça mais... Je ne sais pas trop si ça sert à quelque chose. Si quelqu'un pense que cette plateforme est vraiment indispensable, s'il a trouvé le job de ses rêves en l'utilisant, qu'il m'en fasse part. En attendant, je me contenterai de mettre mon profil à jour de temps en temps.


CE BLOG

"L'Ours" n'est pas très actif, mais il sert de temps en temps. Pour tout et n'importe quoi. Je ne suis pas vraiment blogueur, ni journaliste, donc je ne me sens pas obligé de balancer mes opinions ou mes idées sur la ouèbe à chaque fois que j'en ai, mais je devrais m'y essayer plus souvent. Quoi qu'il en soit, il reste par là. Sous ce nom ou un autre.

MON BLOG PRO


"Le Japon fantastique en traduction" n'est plus actif depuis quelques mois. La raison en est essentiellement que je n'aime pas du tout la plateforme Over-Blog, que je n'ai pas vraiment de contenu intéressant à partager, et qu'il n'a pas l'impact que je souhaiterais. Je compte prochainement le changer d'adresse (et acquérir éventuellement un nom de domaine, lié également à d'autres projets encore secrets et très éventuels que je pourrais avoir).
Mais je ne trouve pas de bon programme, open-source et gratuit, qui me permette de créer un blog TRES facilement (j'insiste, je n'ai que très peu de notions d'informatique professionnelles non liées au texte, ni le temps de programmer avec le peu que je connais du html). Si vous êtes de vieux briscards du blog joli et vite fait, je suis preneur.


TUMBLR

Bon, cette plateforme est facile à utiliser et à compartimenter. C'est la seule que je compte utiliser pour partager des photos, parce que j'en prends peu et que je n'ai ni l’œil, ni de véritable intérêt pour la photo.


Il y en aura probablement au moins un autre prochainement, sans doute pour davantage profiter de la fonction de reblog et partager des illustrations que j'apprécie.

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Voilà pour l'instant.
L'essentiel à retenir est que je vais faire attention à réformer mon usage de Facebook (et tenter d'être plus actif de façon générale), puisque cela me semble important de ne pas donner l'impression à certains de mes amis que mon profil est une attaque frontale perpétuelle.
Parce que croyez-le ou pas, je vous aime tous très fort. Jeune, moins jeunes, sans emploi, avec emploi, hauts placés dans la fonction publique, ceux qui ont publié avant moi, tous, je vous dis.

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Image : Sofiapereosa

2013年11月7日木曜日

Il est où le libéralisme ?

Depuis quelques temps, je me pose pas mal de questions sur le libéralisme - en général, en temps qu'idéal politique, économique et social.
Si ne cache pas mon côté libertaire et anarchiste, qui me suit depuis plus ou moins toujours, et qui, (n'en déplaise à certains,) est le fruit d'une longue, lente et profonde réflexion, je suis toujours mal à l'aise (voire même carrément amusé, parfois), quand je lis ou entends certaines personnes se réclamer du libéralisme ou proclamer défendre la liberté.

Je fus membre et militant, et c'est mon regret, malheureusement, du parti qui défend la social-démocratie en Suisse (pour ne pas citer son nom). Je l'ai fui après quelques années de bons et loyaux services en réalisant, de l'intérieur, à quel point la tendance générale de la social-démocratie est anti-libérale, liberticide et place les jalons d'une société dans laquelle "la justice sociale" peut aller jusqu'à définir une "normalité" à défendre contre une "anormalité" à cacher ou combattre (ce qu'on appelle, en terme courant, la censure). Ce n'est pas nouveau, la social-démocratie est conservatrice, même si elle n'est pas toujours réactionnaire, et considère que les gens doivent être protégés "pour leur bien".
Ce qui est plus étrange, ce sont les "libéraux" de droite, en revanche, qui n'ont plus rien de libéral que le système économique qu'ils défendent. Ils se placent eux aussi, mais d'une façon subtilement différente, en gardiens de la moralité, des "valeurs traditionnelles" (la famille, le travail, l'argent, la droiture, l'armée...) et sont sans doute parmi les plus conservateurs si on ne compte pas les tendances ultras. Et puis le système capitaliste "libéral" est, depuis pas loin de deux siècles, garant, moteur et allié des états, en particulier dans leurs vocations impérialistes et colonialistes (physiquement ou culturellement).
Bizarrement tout le monde le sait et personne ne le dit jamais, mais le capitalisme est sans doute l'essence même du conservatisme "républicain".

Il y a les libertariens aussi, qui sont des sacrés rigolos.
Ça ne mérite pas que j'en dise plus que : que penser d'individus qui prônent une liberté totale parce qu'ils veulent avoir le droit de librement prôner les idées les plus extrémistes et les plus réactionnaires ? De gens qui veulent avoir le droit de ne rien donner simplement parce qu'ils ne veulent rien donner à personne ? (Sans compter de leur obsession permanente de leur argent et de leur propriété).

Du coup je me demande,  y a-t-il encore des tendances qui défendent vraiment la liberté individuelle, sous un angle véritablement humaniste (donc la liberté individuelle en accord avec la liberté de la communauté) ? Un libéralisme qui défende le droit à chacun de choisir son système de droits et de devoirs, son système économique, sans contrainte et pour le bien de chacun et pour le bien de tous ?
Y a-t-il quelque part des "vrais" libéraux, c'est-à-dire des libéraux de gauche, radicalement opposés à la fois aux patriarcat des non-idées réactionnaires et moralisantes de la "droite traditionnelle" et à la fois au matriarcat des idées-mamelles socialistes ?

2013年9月26日木曜日

Mes jeux interdits I

Depuis quelques temps circulent sur les réseaux sociaux des listes qui invitent chacun à déterminer à combien « des 100 meilleurs jeux vidéo » il aurait joué, et chacun de participer avec joie en essayant d’atteindre le plus haut score possible.
Mais sans compter que ces listes sont fortement subjectives (elles pourraient être au moins basées sur les ventes, sur les sondages Famitsu, etc.), avoir un bon score pour moi est plutôt la marque d’une consommation aveugle, perpétuelle, d’un marché qui ne cesse de me montrer tous les jours à quel point il est encore jeune et immature. Parce que avoir joué à 90 (ou 110 !) des « 100 jeux » de cette liste, ce n’est pas la marque du gamer, c’est la preuve soit que la personne en question est journaliste, soit qu’elle ne consomme pas des jeux vidéo, mais du jeu vidéo. Or, ce n’est pas mon cas, et de nombreux jeux me sont interdits, comme beaucoup le seront à d’autres dans 50 ans, quand le monde vidéo-ludique aura enfin un peu d’histoire et qu’il aura acquis une certaine forme de maturité (pour autant qu’on puisse parler de « maturité » dans le monde des loisirs).
Je vais m’expliquer.

Une industrie jeune
De tous les marchés des loisirs, « l’industrie » du jeu vidéo est sans doute la plus jeune. Plus jeune que la télé, encore plus jeune que le cinéma et ridicule embryon face au vénérable marché de l’imprimerie. Et j’en veux pour preuve que contrairement aux autres marchés, le jeu vidéo commence seulement maintenant (enfin !) le passage des générations. Les enfants qui naissent de nos jours (et depuis pas plus d’une petite décennie) ont de bonne chance d’avoir des parents gamers, mais ceux qui ont plus de 40 ans aujourd’hui sont, on peut sûrement le dire, en grande majorité complètement ignorants du monde du jeu vidéo, ce qui explique certainement en partie pourquoi on parle tellement de la violence dans lesdits jeux, de la censure, des notations PEGI, CERO, etc.
Parle-t-on au niveau politique de la violence au cinéma ? Très peu. Dans les livres ? Jamais, ou alors seulement si elle appelle au génocide des Juifs (alors que paradoxalement, vous remarquerez que tuer des Arabes dans des jeux vidéo, c’est encore considéré comme cool).
Bref, cette « industrie » est tellement jeune qu’il n’y a qu’une « industrie », justement. Une grosse et une petite, mais une « industrie » quand même. Il n’y a pas encore (pas de façon marquante et conséquente, je veux dire) un « artisanat » du jeu vidéo, qui soit artistique et sans logique de profit… Et qui devienne universellement reconnu quand même. Pourtant, il y a des écrivains qui deviennent mondialement connus sans même trouver d’éditeur et des vidéos fabriquées sans crowfunding, sans chaîne de télé et sans salaire qui reçoivent une renommée internationale via Youtube, ou même sans.
Pourquoi pas dans les jeux vidéo ? Je pense que vous avez compris.

Le Moyen-âge du jeu vidéo
Nous sommes donc au Moyen-âge du jeu vidéo. Il existe déjà, est bien lancé sur ses bases, mais est encore le ressort d’un « clergé » qui détient tous les outils et tous les moyens pour le produire. Sous le regard critique, bien sûr, mais bienveillant aussi, des souverains et de leurs sujets.
Nous sommes donc, sur le plan de l’Histoire du jeu vidéo, à l’époque des bûchers et des presses royales. On brûle ce qui ne nous convient pas et les presses appartiennent à quelques puissants qui choisissent qui, quoi, comment et pour combien. Non pas qu’à l’époque actuelle ce soit quelque chose que nous ayons choisi consciemment, c’est simplement que le « média » jeu vidéo, en l’état, n’existe pas (encore) hors de la logique de profit, de consommation et de marché, contrairement aux autres vecteurs de loisirs. Après tout on peut passer sa vie à – légalement – lire des ouvrages libres de droits ou regarder des films gratuitement (encore que – si on reste dans le légal – cela ne permette peut-être pas de briller en société). Pour le jeu vidéo, bernique. Le free-to-play n’est pas un jeu gratuit, bien au contraire, il correspond à une logique payante de profit encore plus marquée que pour les autres jeux vidéo.
Ce n’est pas une critique acide que je fais ici, mais un état de fait. L’Histoire avance, et le jeu vidéo aussi. Dans 50 ans (sous réserve de fin du monde), les jeux occuperont dans la société (j’espère), la politique, les mœurs, les livres d’école, la même place que la littérature, le cinéma ou la musique. C’est juste que ce n’est pas encore le cas aujourd’hui.
Et ce sera un beau jour que celui où, entre amis, on ne parlera plus du jeu vidéo, mais d’un auteur de jeu vidéo, d’un style ou d’un éditeur. Quand les jeux vidéo auront pris dans l’inconscient collectif leur place à côté des livres et des séries.
Quand on ne sera plus pris pour un ignorant ou un débile quand on dira qu’on joue essentiellement à de la fantasy et de la SF, mais pas à la guerre, aux voitures ou au sport.

Il n’y a pas de jeu vidéo
Il n’y a pas de jeu vidéo, et c’est mon combat. Dans une industrie naissante, on peut se permettre de parler « des meilleurs », mais dans une industrie mature cela n’a pas de sens. Pas si on a des goûts et des envies un tant soit peu construites.
J’ai rarement vu une liste « des 100 meilleurs livres » qui propose autre chose que des romans internationalement reconnus et facilement disponibles. C’est certes encore bien trop vaste pour moi, mais la sélection est déjà énorme. Le nombre de livres qui peuvent faire partie d’une liste sur ces seuls critères est extrêmement réduit. Or les listes de jeu vidéo que j’ai vues ces derniers temps sont bien loin de tout cela : on trouve dans la même liste des jeux quasiment introuvables depuis 20 ans, de vieux RPG japonais, des jeux sortis dans l’année qui n’ont pas encore fait leurs preuves, des casses-briques, des jeux de plate-forme et le tout sur pas loin de 15 (?) machines différentes (ceux qui font les listes sont donc soit journalistes, soit gosses de riches, soit pirates, je ne vois pas d’autres explications).
Vous imaginez une liste des « 100 meilleurs livres » qui proposerait tout à la fois le Seigneur des Anneaux, les Œuvres de Bakounine[1], la Véritable histoire de Ah Q (Lu Xun), le Kojiki, le Code napoléon et Heidi (Johanna Spyri), comme ça, en vrac ? Franchement, à qui ça paraîtrait pertinent ? (Et qui d’entre vous peut prétendre connaître chacune de ces seulement 6 œuvres ?)
Oui on peut parler des « meilleurs romans », des « meilleurs œuvres politiques », des « meilleurs sagas de fantasy », mais établir un panthéon des « meilleurs livres » ce serait prétentieux et une occasion pour celui qui fait la liste de montrer à quel point il sait étaler des connaissances qu’il n’a pas.
En partant de là, donc, je peux le dire, je n’aime pas le jeu vidéo. J’aime certains genres, certains styles, certains auteurs. Exactement comme pour les livres. Exactement comme pour les films ou les séries. Exactement comme pour les jdr.

J’attends donc pour « jouer le jeu », le moment où on reconnaîtra, dans la communauté du jeu vidéo, que c'est simplement un média, et que, du coup, on peut y faire son libre choix entre des « courants », des « styles » et des « genres ». On le peut déjà bien sûr, mais on peut difficilement se faire accepter en tant que gamer dans ces conditions, pas dans un milieu geek qui, lui-même, manque encore d'une certaine maturité.
Après tout, je reconnais bien que les fans de Bit-lit peuvent aussi être des geeks, même si je n’en lis pas (et n’en lirai pas) moi-même.
Mais tant qu’on considérera normal, si on veut être gamer, de jouer à GTA5 après avoir fini Skyrim, le tout entrecoupé de parties de FIFA et de Idol Master comme si de rien était, non.
Je ne regarde pas le foot, ni Top Models (Amour, Gloire et Beauté), même pour patienter entre Game of Thrones et Dexter. Pourquoi ça changerait quand je joue ?




[1] « La propriété, c’est le vol. »
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